CE QUE CONTIENT LA LOI
La proposition de loi fin de vie qui était en discussion à l’Assemblée nationale veut lever l’interdit de tuer pour les malades majeurs « souffrant d’une maladie grave et incurable, dont le pronostic vital est engagé avec des souffrances physiques ou psychiques réfractaires (résistantes aux traitements) ou insupportables (sans traitement) en phase avancée ou terminale ». Ces malades pourraient demander un suicide assisté ou, à défaut, une euthanasie.
Un délit d’entrave a été créé pour les personnes qui voudraient s’y opposer pour leurs proches. Mais aucun délit d’incitation n’a été inscrit dans la loi.
Les infirmiers et les pharmaciens ne disposent pas de clause de conscience pour cette loi.
La décision pourrait être prise par un médecin seul sans décision collégiale et en quelques jours.
DÉCRYPTAGE
Cette loi ne supprime pas les souffrances mais le patient. Ce sont les soins palliatifs qui suppriment les souffrances physiques et psychologiques.
Donner la mort n’est pas un soin : on ouvre un basculement anthropologique majeur.
La loi ne concernerait pas certains cas mais, dès lors qu’elle existerait, chacun, à la fin de sa vie, devrait se demander s’il n’est pas temps pour lui de partir.
Elle envoie un message très négatif aux grands malades ou aux personnes lourdement handicapées.
On sait que tous les pays qui ont légiféré (Belgique, Canada, Pays Bas…) ont rapidement vu les critères s’élargir aux mineurs, aux personnes avec des polypathologies, au grand âge, aux personnes dépressives…
Pourra-t-on encore prévenir le suicide dès lors que cette loi existera ?
Quelle confiance pourrons-nous garder envers les soignants ? Sera-t-il encore possible de dire « Docteur, je n’en peux plus… »
Dans un contexte d’insuffisance des soins, en particulier des soins palliatifs absents de 20 départements, et alors que la population vieillit et coûte plus cher, la tentation pourrait être d’encourager à y recourir, sachant qu’en moyenne les 6 derniers mois coûtent aussi cher à la Sécurité sociale que le reste de la vie. Plusieurs mutuelles sont très engagées pour ce projet de loi. Une étude de la Fondapol estime que sa mise en œuvre apporterait 1,4 milliards d’économie.
QUE POUVONS-NOUS FAIRE ?
Prier, car rien n’est impossible à Dieu.
Écrire à votre député. Plus les députés reçoivent de messages personnels de leurs électeurs, plus ils sont attentifs aux sujets qui leur sont soumis. Pour écrire : https://www.ensemblepourlavie-france.org
ET ENSUITE ?
Le vote solennel a eu lieu mardi 27 mai. Après la première lecture à l’Assemblée, la première lecture au Sénat aura lieu en septembre. Un long processus est devant nous….
